L’auteur
La page blanche… Quelle idée avais-je eue là ? Pourquoi m’étais-je embarqué dans cette galère ?
« Tu n’as rien d’un écrivain, me dis-je. Ton truc à toi, ce sont les sciences : les maths et la physique. Et n’oublie pas que tu es informaticien.
— Et alors ? Je pourrais ajouter un intérêt pour toutes les autres sciences et un bon nombre de sujets différents encore, ne serait-ce que pour ma culture générale. Cela n’empêche pas d’écrire.
— Te souviens-tu de tes leçons de français ? De ces devoirs de rédaction où tu devais continuer un texte selon le style de l’auteur ? Une belle réussite, n’est-ce pas…
— C’est du passé tout ça ; je me suis amélioré depuis. Et puis, j’ai toujours adoré lire. Combien d’heures et de jours écoulés, combien de nuits blanches plongé dans ces histoires et ces mondes où j’aime tant me perdre ? Fantasy, science-fiction, récits historiques, contes et aventures de toutes sortes, sans compter la bande dessinée ; voilà ce qui m’accompagne depuis mon enfance.
— Ce n’est pas ça qui fait de toi un écrivain.
— Cela aide à forger son imaginaire. Et tous ces mondes que je visite ne sont pas seulement le fait d’autres. J’ai créé aussi mes propres univers où nombre d’histoires peuvent se dérouler. Ce sont ces univers et ces histoires que je partage.
— Encore faut-il en avoir le temps. D’abord avec les études, ensuite avec le travail et la vie de famille, tu es loin d’avoir terminé ton premier roman.
— Certes, le temps est précieux de nos jours. Oui, je ne peux plus lire autant maintenant. Oui, l’écriture est chronophage. Et si je n’ai pas encore achevé mon premier roman, je ne désespère pas qu’il le soit un jour. En attendant, j’ai couché d’autres histoires bien plus courtes sur le papier. Elles ont cet avantage de pouvoir être lues en moins d’une heure et d’offrir à tous ceux qui courent après le temps la possibilité de se perdre dans ces mondes imaginaires sans devoir s’interrompre. Quant à moi, elles me permettent d’explorer différents genres et de me réaliser pleinement. Mais silence, maintenant. Je dois me présenter aux lecteurs.
— Et que veux-tu ajouter ? Ton état civil ? Tu souhaites les ennuyer, c’est ça ? Tu leur as donné un aperçu de ta personnalité, ça devrait leur suffire. Laisse-les continuer à te découvrir à travers tes récits.
— Je pourrais ajouter que l’auto-édition est un choix et que c’est par une volonté de liberté et de contrôle initial sur mes œuvres que je me suis engagé dans cette voie. Mais oui, laissons les lecteurs s’approprier mes histoires et les intégrer à leurs imaginaires comme tant d’auteurs me l’ont permis avec leurs propres œuvres. »
Je retirai les mains du clavier, dubitatif. Cela ressemblait-il vraiment à une présentation ? Pourquoi pas. Après tout, qu’il y a-t-il de plus important que la personnalité ?